perception du métier de médecin par les étudiants en médecine

Date de publication : 22 Mai 2008
Date de modification : 22 Mai 2008

La pratique en hôpital est jugée positive sur un plan intellectuel (aspect scientifique, diversité des pathologies…) et psychologique (structure rassurante, dimension sociale…). Par contre d’un point de vue administratif (lourdeur administrative, poids de la hiérarchie) et des ressources humaines (conditions de travail éprouvantes, perspectives professionnelles floues), les étudiants sont plus critiques. A noter également une différence de perception entre le CHU, synonyme de défi permanent, et le CH moins stimulant mais plus confortable.

Quant à la pratique en clinique, les participants à l’enquête la jugent plus lucrative et bénéficiant d’une prise en charge des patients plus simple. Cela dit, ils avouent que cette pratique est davantage stressante, en raison de responsabilités accrues et d’obligations de résultats, et moins éthique, notamment à cause de la rentabilité à laquelle elle est soumise.

Concernant l’exercice libéral, les étudiants en apprécient l’indépendance et la proximité avec les patients. En contrepartie, ils craignent la solitude et la disponibilité que leur demandent leurs patients.

La pratique mixte semble alors être pour les étudiants la solution idéale car elle allie les points positifs de l’hôpital et l’aspect financier de l’exercice privé. Mais l’étudiant craint de ce fait de se situer à mi-chemin des deux pratiques. Il estime ainsi que cette pratique est plus adaptée aux spécialités (gastro, cardio, pneumo, etc.).

Sur les conditions de travail à l’hôpital, les étudiants pointent une technologie d’excellence, mais un système social archaïque.

Les conditions d’exercices sont jugées très difficiles, en raison d’une « charge de travail phénoménale », d’un salaire insatisfaisant et d’un manque de reconnaissance de la part des pairs, mais aussi des patients.

La formation des étudiants est un point qui génère de nombreuses interrogations sur leurs compétences réelles. D’après les étudiants, elle repose essentiellement sur les stages et l’accompagnement du stagiaire. Or, celui-ci est jugé insuffisant et peu structuré. Les résultats de l’enquête démontrent à ce niveau qu’il y a un réel besoin d’accompagnement.

Pour ce qui est du management, le système est vu comme très hiérarchique, ce qui rassure, mais les responsabilités variant fortement selon les services, les étudiants (principalement les externes) sont relégués au 2e, voire au 3e plan.

Enfin, la gestion des carrières hospitalières leur paraît relativement floue. A ce niveau-là ils réaffirment l’importance du poids de la hiérarchie dans la prise de décision.

D’un point de vue des perspectives d’avenir de l’hôpital, l’inquiétude se situe à deux niveaux : l’activité hospitalière elle-même et la façon dont sont traités étudiants et médecins. Malgré cette appréhension, l’hôpital est désigné comme un passage indispensable pour l’apprentissage, sorte de tremplin vers le métier de médecin libéral. Une fois le passage au libéral effectué, il semble d’ailleurs plus difficile aux étudiants de revenir à la pratique hospitalière, d’où une volonté pour certains libéraux de garder un pied à l’hôpital.

Mais, de manière générale, les étudiants en médecine restent optimistes sur les débouchés professionnels de leur filière.

Sur le choix du mode d’exercice, les étudiants répondent qu’il dépend de facteurs psychologiques (convictions personnelles) et d’éléments factuels, tels que le classement au concours de l’internat.

Finalement, un peu moins de la moitié envisage d’exercer à l’hôpital, 1/3 opte pour le libéral et 20 % pour la pratique mixte.

Les étudiants admettent être plus en attente de solutions que de communication : la revalorisation du statut d’étudiant en médecine, l’amélioration des conditions de travail et de la rémunération, ainsi que des relations entre personnel médecin et non médecin, une meilleure visibilité de leurs perspectives de carrière.

Ainsi, l’enquête montre qu’il est préférable de communiquer auprès des personnes entrant dans le métier et de celles envisageant de le quitter. Les messages tourneraient donc autour des atouts de l’hôpital : innovation, travail en équipe, intérêt du métier dans le secteur public et avantages sociaux.

La synthèse de l’étude est téléchargeable sur le site www.fhf.fr / dossier communication

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